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mercredi 9 octobre 2013

Les Lèvres rouges - Daughters of Darkness, Harry Kümel (1971)

La comtesse Báthory et sa suivante Ilona prennent une chambre dans un hôtel à Ostende. La comtesse séduit un jeune couple composé d'un Anglais, Stefan, et d'une Suédoise, Valérie. Au même moment, des jeunes filles de la ville sont victimes de crimes sanglants.

Cette production belge nous offre une troublante relecture moderne du mythe de la Comtesse Báthory. La principale qualité du film est son sens de l'atmosphère avec ici la rencontre trouble entre les jeunes mariés Stefan (John Karlen) et Valérie (Danielle Ouimet) avec la mystérieuse comtesse (Delphine Seyrig). Sous les élans juvéniles du jeune couple, le script distille les non-dits dans leur relation tel le refus de Stefan de présenter Valérie à sa mère et restant coincé dans cet hôtel désert.

Báthory troublée par la jeune femme saura s'engouffrer dans cette brèche et va semer la discorde entre eux, aidée de sa secrétaire et maîtresse Llona (Andrea Rau). Harry Kümel pose une ambiance assez fascinante, tout d'abord en exploitant avec brio son fabuleux décor.

Le film fut tourné à l'hôtel Astoria de Bruxelles pour les intérieurs et à Ostende pour les extérieurs ainsi qu'une séquence à Bruges. On a une ambiance de désolation étrange avec cette architecture flamande prenant un ton imposant, menaçant et hypnotique par la mise en scène aérienne de Kümel, la photo de au variation chromatique rouge/bleu d'Eduard Van der Enden et score magnétique de François de Roubaix.

Ainsi captivé c'est plutôt du côté du scénario que le bât blesse malgré la beauté plastique. Il y a un vrai manque de folie dans les péripéties finalement assez quelconques et l'érotisme latent s'avère très timoré également, le désir étant soit trop forcé et maniéré du côté de Delphine Seyrig (malgré une sacrée présence et des tenues extravagantes qui marque la rétine) ou alors trop froid du fait du jeu limité de Danielle Ouimet.

Reste une dernière scène réellement flamboyante qui exprime enfin tout l'inattendu qui manque à ce qui a précédé. Une curiosité mais finalement même dans un contexte d'époque la vision récente d'une Julie Delpy était autrement plus novatrice que cet essai trop timide.

Sorti en dvd zone 2 français chez Malavita

Extrait

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