Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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jeudi 20 juin 2013

Assassin sans visage - Follow Me Quietly, Richard Fleischer (1949)


Une journaliste, en compagnie d'un lieutenant de police, suit la trace d'un étrangleur en série. Le meurtrier assassine les jours de pluie et laisse auprès des victimes une lettre signée "Le Juge" et dans laquelle il prétend être investi d'une mission destinée à combattre les forces du Mal.

Parmi les premières grandes réussites de Richard Fleischer, L'Assassin sans visage inaugure une des rares thématiques identifiable de ce touche à tout de génie. Le film aborde donc pour la première fois la figure du serial killer que Fleischer explorera avec brio dans les deux classiques du polar que sont L'Étrangleur de Boston (1968) et L'Étrangleur de la place Rillington (1971). On est loin de la tension et de la virtuosité de ces deux classiques ici avec un Fleischer encore en formation au sein de la RKO mais toutes les qualités à venir sont déjà là. Le film évoque annonce d'ailleurs grandement L'Étrangleur de Boston dans sa construction. Un meurtrier insaisissable se faisant nommé "Le Juge" assassine les jours de pluie des victimes sous couvert d'une nébuleuse quête morale et de combattre les forces du mal.

A travers la traque obsessionnelle d'un lieutenant de police (William Lundigan) l'intrigue déroule tout comme le fera le film de 1968 (avec moins de sophistication bien sûr) de manière méticuleuse l'investigation, la traque des suspects... Tout le squelette de L'Étrangleur de Boston greffé à l'esthétique et aux codes visuels du film noir. Fleischer innove ainsi avec des situations devenues communes dans le thriller moderne comme l'exploration de l'antre fétichiste du tueur parsemée des reliques de ses victimes, place la terreur plus dans la découverte de ses crimes que dans leurs vision (ce dont saura se souvenir le Seven de David Fincher ici la mort du journaliste défenestré est assez marquante) et bien sûr rend le plus longtemps possible invisible son serial killer (baigné d'une aura quasi surnaturelle lorsqu'il se substitue au mannequin de la police).

La narration resserrée et un scénario balisé réduisent cependant tous ses apports à une portion très sobre, loin de l'extravagance à venir pour Fleischer. On passe néanmoins un bon moment avec le joli couple formé par William Lundigan et la belle Dorothy Patrick avec nombres de scènes et d'échanges charmant. Fleischer réserve son sens du suspense essentiellement pour le mémorable final où le tueur est traqué dans une usine (là également on pense au futur final de L'Inspecteur Harry) avec un montage percutant et des péripéties inattendue qui rendent cet ultime duel palpitant.

Edwin Max dans un rôle quasi muet incarne bien cette démence incontrôlable, quasi enfantine et surgissant sans prévenir dans cette conclusion. Parfaitement exécuté et précurseur, un film qui sera bientôt surclassé par les autres productions RKO de Fleischer montrant une aisance et des qualités de plus en plus manifeste (les excellents polars Armored Car Robbery et L'Énigme du Chicago Express ) qui lui ouvriront la porte des studios.

Sorti en dvd zone 2 français au Editions Montparnasse dans la collection RKO

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